mercredi 31 décembre 2008

Bilan de l'année 2008.

Cette année 2008 a été pour moi l'année dans laquelle j'ai commencé à jouer au Poker sur d'autres tables que les micro-limites d'internet ou des petites parties privées. Après un an d'apprentissage sur ces petites tables, j'ai franchi le pas du poker en Casino et je me suis découvert des talents pour le cash game "Head's Up" online. Les enjeux ne sont donc plus les mêmes qu'en 2007.
Cette année a également été l'occasion de tenter quelques expérience comme une semaine à Las Vegas, une session de 12h à Uriage et ma "Poker Crazy Week".



1) Poker en Casino

C'est en Janvier que je décide de retourner au casino après une première expérience en été 2007. Je possède 450€ que je suis prêt à perdre. En effet, ne disposant pas d'une réelle bankroll, mieux vaut ne pas aborder la table en se disant que c'est le début d'une grande aventure qui nous permettra de générer une bankroll conséquente. Ces 450€, j'étais prêt à les échanger contre quelques frissons sur une table de poker en casino.
Par chance, la première session a été une réussite. Je dirais que c'est un tirage quinte par les deux bouts combiné à un tirage couleur qui est finalement rentré pour battre une paire d'as embusquée lors de cette première session qui a été déterminant pour la suite. Cette main m'a permis de commencer sur un résultat très positif plutôt que sur une mauvaise note. Si ce tirage n'était pas rentré, j'aurais certainement eut encore plus de mal à ne pas terminer broke.
Les session se sont enchaînées et les euros ont continués à tomber dans ma poche. La réussite était là jusqu'à ce que je rencontre un premier petit bad-run en Avril. J'ai alors raréfié mes sessions avant que je ne parvienne à vivre un énorme good run en Juillet-Aout. J'ai ensuite retrouvé une période creuse pour enfin terminer l'année sur une note un peu plus positive.

L'un des temps fort de cette année, si ce n'est LE temps fort, fût mon voyage à Las Vegas. Sur l'invitation de mon pote Dav', j'ai décollé en Mars pour une semaine folle à Las Vegas. J'ai énormément joué en Cash Game et j'ai complètement manqué mes deux tournois. C'est d'ailleurs après ce voyage que je me suis vraiment dit que je n'étais pas un joueur de tournois. Je n'avais pas de bankroll et mon pote me stackait, mais mon bilan fait état d'un maigre gain de 300$ sur le total du séjour. J'avais publié mon bilan du séjour.

Au niveau des tournois en casino, j'en ai joué deux en 2008. N'étant pas un joueur de tournois, je n'ai jamais voulu m'aventurer dans un tournoi à plus de 50€ (donc pas de tournoi en casino). Mais le casino d'Uriage a joué sur la corde sensible en m'offrant un repas au champagne pour deux personnes en échange d'une inscription pour le Joa Royal Poker Tour à 150€+15€. Et c'est comme ça que je me suis retrouver à jouer mon premier tournoi en casino, duquel je serais rapidement éliminé.
Puis, à la fin de l'année, il y a quelques jours, je décide de participer à un tournoi à Challes-les-Eaux car mon pote Dav' et mon pote Ced allaient y participer. Et bien la réussite fût au rendez-vous et je parviens à me hisser à la 2è place pour un gain de 808€ (buy-in : 85€+7€).


Poker en live (comprenant quelques parties privées et tournois)

Je termine l'année sur un gain de 4943€. Les sessions à Uriage (tournoi Joa compris) représentent 255 heures de jeu (sur 81 sessions) pour un gain de 4258€, soit une moyenne de 17€ par heure. Sachant que les croupiers distribuent en moyenne environ 25 mains par heures, je tombe sur un ratio d'environ 8.5BB/100h, ce qui reste assez bon au vu du rake hallucinant généré dans les casinos français.

Les 450€ que j'avais initialement dans ce qu'on peut appeler "ma bankroll" se sont transformés en 5600€ au jour d'aujourd'hui (j'ai dû oublier de rentrer une ou deux sessions dans ma base de donnée...). Je n'ai effectué aucun "cash out" sur cette somme d'argent car je me suis fixé un objectif de posséder une bankroll de 6000€ pour commencer à envisager d'effectuer des cash-out pour enfin me faire un peu plaisir avec l'argent que je gagne au poker. L'objectif semble presque atteint.


2) Poker Online

Au niveau du Poker Online, je m'étais fixé d'avoir une bonne gestion de bankroll. Je jouais sur la NL10 de PokerStars avec 200$ de bankroll en Full Ring (9 joueurs par table). Je parvenais à dégager des bénéfices et j'ai fait un deposit pour pouvoir jouer sur la NL25. Je n'ai pas joué énormément de mains sur cette limite mais ça n'a pas très bien marché. Entre temps je suis allé à Las Vegas et j'ai joué tous les jours sur des tables NL200. En revenant, je n'ai pas du tout réussit à me réadapter aux montants disputés sur la NL10 ou la NL25. Je ne supportais pas de mettre une heure à gagner 14$ alors que c'était le montant d'une simple relance à Las Vegas.
J'ai d'abord un peu pêté un plomb quelques jours après mon retour : Avec un peu plus de 400$ de bankroll, j'ai lancé un sit-n-go HU à 10$. je l'ai perdu. J'ai alors lancé un autre SNG HU mais cette fois-ci à 20$. Je l'ai perdu à nouveau. J'ai recommencé avec un SNG HU à 50$ : je l'ai perdu. J'ai alors lancé un SNG HU à 100$ : je l'ai perdu. Il me restait alors un peu plus de 200$ et j'ai lancé un SNG HU à 200$. La réussite a été là et j'ai gagné ce dernier SNG. Je suis donc revenu à peu près à jeu et j'ai décidé d'arrêter le massacre.
J'ai donc décidé d'arrêter de jouer sur les micro-limites. Mais je me suis mis à une variante que j'avais brièvement testé après avoir visionné des vidéos de la team Winamax : le Head's Up en Cash Game. Mes premiers micro-shots sur la NL50 de PokerStars avaient plutôt bien marché, j'ai décidé, avec une bankroll de 450$, de me lancer dans l'aventure, en espérant atteindre les 20 caves de bankroll que je croyais nécessaires pour jouer en HU. J'ai atteint les 1000$ nécessaires assez rapidement et j'ai pu effectuer ce que je n'avais encore jamais fait : un cash-out. Pour la première fois de ma vie, j'ai pu acheter quelque-chose avec de l'argent gagné au poker.
Mais j'ai vite compris que 20 caves d'avance étaient bien insuffisantes. Un premier bad run a pointé le bout de son nez et j'ai faillit me broke. Ma bankroll est même passée en dessous de 150$. Heureusement, je ne me suis pas broke. Au fur et à mesure des sessions tout au long de l'année, j'ai réajusté mon bankroll management. J'ai d'abord pensé à 30 caves, puis 40 caves. Aujourd'hui, je pense même qu'il me faut une bankroll de 60 caves pour pouvoir jouer sereinement sur la NL50. Ce chiffre est plutôt élevé mais il faut savoir que si je traverse un long bad-run, je n'ai pas la possibilité de descendre de limite car il s'agit de la table la moins chère sur PokerStars.


Bilan limite par limite. (le chiffre du rake fait particulièrement peur)


L'année 2008 toutes limites confondues

J'ai plusieurs fois tenté des shots à la NL100. Je n'ai pratiquement jamais réussit à cette limite. Pourtant, je sens que je peux dominer cette limite qui est moins fournie en fish.


Mes shots à la NL100

Au jour d'aujourd'hui, je possède 60 caves dans ma bankroll pour jouer sur la NL50, j'ai effectué des cash-out à plusieurs reprises, j'ai traversé des swings assez violents mais j'en suis toujours ressorti plus fort.



La NL50 Head's-Up en 2008


Je termine donc l'année sur un gain online de 5023$ (dont 6535$ de gain sur la NL50 Head's-Up). Les quelques tournois online (perdus pour la plupart) joués sur l'année 2008 n'apparaissent pas dans ces chiffres.
L'année 2009 devrait être l'année où je vais un peu plus profiter de mes gains en effectuant davantage de cash-out. J'espère également que ce sera l'année de la montée sur la NL100.

3) Défis

- 12 heures de Poker à Uriage.
Nous sommes en Juin... Depuis quelques semaines, le casino d'Uriage ouvre ses tables de Poker à partir de 16h le week-end (au lieu de 21h). Il est donc maintenant possible de jouer de 16h à 4h du matin. J'ai voulu me lancer un petit défi après avoir connu quelques longues sessions à Las Vegas : jouer de l'ouverture à la fermeture, soit 12h de poker. Le bilan est très positif puisque je parviens à générer un bénéfice de 1000€ sur cette session.

- Poker Crazy Week.
Profitant d'une semaine de congé entre deux contrats de travail, le fait que j'étais dans l'impossibilité de partir quelque part en vacance m'a poussé à tenter cette expérience : vivre une semaine au rythme d'un joueur professionnel. Durant 6 jours, j'ai joué au casino de 21h à 2h du matin, puis j'enchaînais avec le poker online jusque vers 5h ou 6h du matin.
Le bilan a été extrêmement positif avec un gain de 1200€ à Uriage et un gain de 2000$ online.


4) Conclusion

Cette année a certainement été un tournant dans ma modeste carrière de joueur qui commence tout juste. J'ai eut beaucoup de réussite cette année en abordant des tables sans une bankroll suffisante. J'ai acquis énormément d'expérience que ce soit à Las Vegas ou lors de mes défis. J'espère continuer sur la même lancée en 2009. Un voyage de 2 semaines à Las Vegas est dors et déjà prévu en Avril.
Pour finir, merci à tous ceux qui me lisent et qui prennent le temps de débattre de certaines mains ou certains sujets avec moi. Je pense que ce blog m'a beaucoup servi dans ma progression.

dimanche 28 décembre 2008

2è place au tournois de Challes-les-Eaux.

N'étant pas un joueur de tournois, c'est après quelques hésitations que j'accepte l'invitation de deux potes qui veulent s'attaquer à ce tournois en terre savoyarde.

Après une élimination dans l'après-midi lors d'un tournois de jorky-ball (j'aimais pas la structure, je préfère les tournois de jorky deepstack), une douche et un peu de repos : me voilà prêt à jouer ce tournois. Le tournois est à 85€+7€. Les 7€ sont sensés couvrir les frais d'organisation mais on a quand même le droit à un repas ! Et franchement, le repas est vraiment délicieux, classe... Vraiment nickel. Ajouté à ça le fait que de nombreux grenoblois que je connais sont venus jouer, l'ambiance était vraiment top.

Le tournois commence aux alentours de 20h45. Je fait la serrure sur une table dont le niveau me paraît très faible. Je me force (et c'est douloureux) pour retirer mes réflexes de cash game. J'arrive à me persuader de jeter mes suited connectors dans les situations où la profondeur de mon stack ne me le permt pas (pratiquement tout le temps) et je relance ma première main au bout de 20 minutes : en middle position après un limp d'un joueur possédant plus que 625 jetons sur 2500 au départ. Je relance donc à 125 et je suis payé deux fois. La parole revient au limper qui envoi le tapis pour 625. Je décide de folder, mon voisin de gauche paie. Showdown : pour le limper/boiteur et pour le payeur. Le coup se terminera avec une couleur à trèfle. Premier sortant, son siège est immédiatement occupé par un joueur qui était en liste d'attente, avec un stack tout neuf. Sur 50 joueurs au départ, nous serons finalement 55 au total.
Un peu plus tard, je relance QQ à 150 en middle position (toujours le premier niveau : 25/25). C'est un gros montant (6BB) mais jusque là, les relance à 4BB sont payées plusieurs fois et je ne veut pas jouer un multiway. Du coup, je ramasse les blinds : dommage. Durant les rounds 2 et 3, je vais ramasser pas mal de petit coups en relançant préflop et en conti-bettant le flop lorsque ce dernier avait rarement touché la range adverse. J'arrive à la pause avec un stack de 3575 pour un stack de départ de 2500. Le chip-leader de la tables est un jeune jouer qui a fait des moves très fishy et qui a chatté deux brelans de 5 à la river avec une pocket de 5 en main. Il a suivit des mises sur toutes les streets à chaque fois.

Retour de pause, première main (blinds 100/200), un gars un peu short envoi tapis UTG pour 850 jetons. toute la table fold et le chip leader call. Le short gagne le coin flip et double son tapis. La main d'après, je relance en middle position, le gars qui vient de doubler me call à la grosse blind. Le flop apporte . Il open-boite pour un peu plus de 1000 dans un pot de 1100. Je call et remporte le coup face à . Là je suis vraiment très bien en jeton. Je relance pas mal de mains en position et je prend encore pas mal de petits pots.
Je monte à 7500 (environ lorsqu'un coup charnière se joue). Je suis de petite blind, toute la table fold jusqu'au bouton qui relance à 600 (blinds 100-200 toujours) sur les 4800 qui lui reste. Ce joueur relance assez souvent en fin de parole. La dernière fois qu'il a fait ça au bouton, il a été payé et on est allé au showdown : il avait . Je pense donc que sa range de relance ici est assez large. J'ouvre et je décide de boiter en re-steal mais il call rapidement avec . Je touche un dix et un tirage coeur mais il touche un as sur le board : je perd ce gros pot et tombe à 2300 jetons environ.
Je pense que ce coup est EV+ en terme de jetons car j'avais pas mal de fold equity et une main qui se défend en cas de call. Mais je n'ai pas pris en compte l'incidence de ce call sur mon stack en cas de perte du pot (qui a dit que je n'était pas un joueur de tournois ?). Du coup, je ne suis pas sûr que ce re-steal était le bienvenu ici.

A partir de là, je suis en mode "push-fold" et ce sera pratiquement mon seul move (à quelques exceptions prêt) jusqu'à la fin du tournois. Je commence avec au bouton lors de la main suivante. J'arrive à passer entre les gouttes pratiquement à chaque fois (personne ne viendra payer mon tapis) ce qui me permet de parvenir à garder un stack à environ 10BB, l'apparition des antes aidant beaucoup.
Mais la structure est plutôt violente et je ne parviens pas à me maintenir indéfiniment. Aux approches de la bulle, les short-stacks se font de plus en plus nombreux, les fishs se faisant tout de même éliminés, les cartes ne m'étant pas favorables, je trouve peu de spots pour aller voler quelque chose. Je m'en rend bien compte mais je suis condamné à me laisser déblinder. Si bien qu'au moment de la dernière pause (13 joueurs restant pour 9 payés), je n'ai plus que 3900 jetons et je devrait poser une petite blind à 700 avec un ante de 200 au retour de la pause. Je n'ai ici théoriquement plus de fold equity. A la pause, mon plan est simple : je boite any two à la SB si personne ne relance, je ne suis pas sûr que le joueur de grosse blind soit conscient qu'il serait commité.

Mais au retour de la pause, je suis dans l'impossibilité de mettre ce plan à exécution car un joueur relance en milieu de parole. La main suivante, je suis au bouton, deux sièges avant moi, un joueur relance à 4000. J'ouvre , je call pour 3000 et je remporte le coup face à .
Je double à 6000. Je boite plusieurs fois sans être payé et je récupère les 3300 du pot à chaque fois. Je suis à environ 12000 lorsque je boite à nouveau en position de petite blind, la grosse blind finit par me payer avec . Pas de chance pour lui, j'ai et je remporte le pot pour le retrouver à 20000. La main d'après, je boite au bouton (les blinds ont tous les 2 moins de 10BB), ça passe.
Plus tard, je perd la moitié de mon stack en faisant doubler un joueur avec contre son . Je parviens à exploiter la bulle un minimum avant qu'elle n'explose pour me retrouver un table finale. Je continues ma stratégie de "push-fold" et parviens à rester dans la course. Les autres joueurs vont s'éliminer entre eux et je grignote à chaque fois quelques places dans l'échelle des prix. Je parviens à éliminer un joueur short lorsque nous ne sommes plus que 4 en payant son tapis envoyé à la petite blinds. Je gagne le coup avec contre . Je suis néanmoins le moins riche de la table mais le chip leader élimine le dernier joueur, je me retrouve en HU avec 29K contre 108K chez mon adversaire. Je vais rapidement faire une erreur qui va me coûter un tiers de mon stack. Puis, je fold une petite blind. Finalement, je décide d'envoyer mon tapis de 21K avec sur des blinds 2000/4000. Il call avec : pas de miracle, je termine 2è pour 808€.

vendredi 26 décembre 2008

Se justifier...

Je suis à Uriage, sur "la 100", tout le monde s'est cavé au minimum (100€) et je suis le seul à m'être cavé à 300. La table est plutôt calme et le jeu n'est pas des plus intéressant (il faut bien choisir ses spots car on se commite TRES rapidement).
Bref, au bout d'une petite heure de jeu, je suis de grosse blind avec . Personne ne relance, je check et nous sommes 4 à voir le flop : pour un pot de 16 euros. Nous checkons tous le flop et le turn apporte un . La petite blind envoie le tapis pour 20 euros, insta-call de ma part (un bluf ou un semi-blufs sont possibles ici), tandis que les deux autres joueurs se couchent. La river apporte un et je dévoile mes deux paires qui battent l' de mon adversaire qui crie à la malchance. Classique jusqu'ici.
Mon adversaire semble m'en vouloir d'avoir payé (classique aussi) et je lui répond que "je n'ai pas d'autre choix que de payer"... Quelques rires à la table et d'autres remarques : "Ouais, t'as une paire de 4, t'es obligé de payer, LOL" disent-ils sans même avoire remarqué que je tirais également la couleur. Et là, je me sens obliger de répondre que je tirais la couleur, que je ne suis pas si bête que ça, etc... Bref, j'essais de justifier mon call.
Et c'est je pense une erreur. Si mes adversaires pensent que je call un bet pot avec low pair, pourquoi ne pas les laisser croire ça ? ça ne pourrait être que bénéfique pour moi par la suite. Je pense ici que mon ego a été blessé par le fait que d'autres joueurs me prenne pour un fish. Et dans le poker, il ne faut pas laisser notre égo dicter nos actes. Je pense que je ne dois même pas prononcer ma première phrase et me contenter d'un peu de compassion... "désolé, t'as vraiment pas eut de chance".