mardi 10 juin 2008

Head's Up : Variance, Tilt et Break...

C'est une plus jolie courbe que j'aurais aimé posté sur ce blog. Une courbe comme celle du mois de Mai par exemple... En effet, depuis le début du mois de juin, je traverse un bad run assez impressionnant. Je ne rentre pratiquement plus aucun tirage, je ne gagne aucun coin flip, mes adversaires rentrent leurs gutshots, font des flush backdoor, etc... C'est donc l'occasion d'aborder quelques sujets que tous les joueurs de poker connaissent : la variance et le tilt. Ces deux phénomènes sont encore plus présents en Head's Up qu'en table pleine.


Courbe de gain depuis le début du mois de Juin 2008.

La variance.
La variance est le phénomène de fluctuation des résultats au poker. Ces fluctuations sont, en théorie, indépendante du jeu pratiqué par le joueur. En gros, si un joueur gagne très gros sur quelques session, cela ne veut pas dire qu'il est bon et que c'est un joueur gagnant sur le long terme. A l'inverse, ce n'est pas parce qu'un joueur essuie de grosses pertes sur quelques sessions qu'il s'agit forcément d'un mauvais joueur. Savoir si un joueur est gagnant où non, c'est sur le long terme qu'on peut le mesurer.
En Head's Up, ce phénomène est très marqué, bien plus qu'en table pleine. En effet, en HU, on pose une blind à chaque coup et on se bagarre pour le pot beaucoup plus souvent qu'en table pleine. Du coup, les fluctuations de résultats à court terme se trouvent plus marquées.
Pour absorber les effets néfastes de la variance (pour éviter d'être broke), une gestion sérieuse de la bankroll est primordiale. J'avais écrit un article à ce sujet il a quelques temps. Dans cet article, je conseil un minimum de 20 caves de réserve pour jouer en Cash Game. Après une courte expérience en Head's Up, je me suis rendu compte que 20 caves n'étaient vraiment pas suffisantes pour absorber la variance. La preuve, depuis début Juin, j'ai déjà perdu 21 caves (voir graphique ci-dessus). Dès la fin du mois de Mars, j'ai décidé de porter la taille de ma bankroll à 30 caves et je pense aujourd'hui que ce nombre n'est pas encore suffisant. J'envisage sérieusement de passer à 40 caves de réserve, soit 2000$ de BR pour jouer sur la NL50.
Avec le bad run que je traverse, un autre phénomène bien connu fait son apparition : le Tilt !



Mes résultats journaliers depuis début Juin...

Le Tilt.
Le tilt est un état psychologique dans lequel un joueur (même très bon) peu se retrouver après avoir essuyé plusieurs mauvais coup. C'est un état que TOUS les jours de poker connaissent. Et encore une fois, étant donné que le Head's Up est un jeu où la variance est très importante, où l'amplitude des fluctuations est plus forte qu'en table pleine, le dangers de tomber en tilt est plus grand. Depuis début Juin, sur les 21 caves que j'ai perdu, je pense que j'ai perdu pas moins de 4 caves uniquement à cause du tilt. Ce chiffre est déjà très inquiétant et pourtant, je pense que je réagit plutôt bien au tilt car je me refuse de perdre plus de 3 caves contre le même adversaire. Parfois, je m'arrête même bien avant. De nombreux joueurs ont beaucoup plus de difficultés à se lever de la table car ils veulent se "refaire" immédiatement.
Comme je l'ai dit, tous les jours connaissent le tilt. Que le premier joueur qui n'a jamais connu cet état me jette la première pierre. Là où un joueur professionnel, ou tout simplement un bon joueur, va pouvoir faire la différence sur un joueur amateur (ou moyen), c'est dans la manière d'aborder le tilt. Déjà, un bon joueur entrera moins facilement en tilt. Même en prenant 3 bad beats d'affiler, il saura encore garder la tête froide. A l'inverse, un joueur plus médiocre criera à l'injustice au premier bad beat et entrera très rapidement en tilt. Et puis comme expliqué plus haut, un bon joueur détectera très rapidement qu'il est entré en tilt, il saura alors sagement se lever de la table car il sait que son état induit la perte de son edge sur ses adversaires. Un joueur médiocre va continuer à jouer dans cet état car il pense que la chance va forcément tourner au bout d'un moment, il ne s'apercevra pas que son jeu va changer et qu'il a perdu l'avantage qu'il avait sur ses adversaires. De manière général, c'est la solidité psychologique du joueur qui est mise à l'épreuve. Un joueur psychologiquement fort aura donc un énorme avantage sur un joueur psychologiquement faible même si dans un état normal la différence n'est pas si évidente.
A titre personnel, je pense que cette solidité psychologique est l'un de mes points faible. Mais j'ai du mal à savoir comment je pourrait améliorer ça, comment je pourrais travailler ce coté là. A part l'expérience accumulée au fil des parties, je ne sais pas comment me renforcer psychologiquement.

Quelques exemples de mains :

Ce ne sont évidemment pas les pires bad beats du monde mais l'accumulation de ces derniers sur une courte période est très difficile à vivre...


Break.
Suite à ce bad run, j'ai décidé de faire un break. J'ai remarqué une certaine résignation et un gros ras-le-bol dès le début de mes dernières sessions jouées. Je préfère faire un break jusqu'à la fin de la semaine. Ce break me permettra de faire un peu le vide dans mon esprit, de me ressourcer et de revenir plus fort. En espérant que la chance tournera...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

En espérant que cette pause te fera du bien. C'est clair qu'en tilt tu joue à 2:1, contre ton adversaire et toi-même...
Quand le côté obscur de la force t'aura laissé et que tu seras plus serein tout se reviendra petit à petit à la "normale".

En même temps c'est l'avis d'une burne... mais ça reste mon avis.
Keep cool ! :D

Anonyme a dit…

Courage Oliv, on passe tous par là à certains moment ;)